Plusieurs drogues sont connues pour provoquer des trous de mémoire, des blackouts, voire des amnésies complètes. Ces effets ne sont jamais anodins et s'accompagnent de risques cognitifs, physiques et psychologiques importants.
Des substances peuvent altérer fortement le fonctionnement cérébral lié à la mémoire comme :
- L’alcool
- Le GHB
- Les benzodiazépines
- La kétamine.
Cet article explore quelles drogues peuvent faire oublier les souvenirs, comment elles agissent, et dans quels contextes ces substances sont utilisées, volontairement ou non. Il présente aussi les dangers réels liés à l’oubli chimique, souvent bien plus graves que le souvenir lui-même.
Quelles drogues sont connues pour faire oublier ?
Certaines drogues sont particulièrement connues pour leurs effets amnésiants. Elles agissent de manière plus ou moins directe sur les circuits de la mémoire, selon leur puissance, leur dosage et leur mode d’administration.

L’alcool
L’alcool, surtout consommé à fortes doses, est la drogue légale la plus courante provoquant des pertes de mémoire. Lors d’un binge drinking ou d’une ivresse aiguë, l’individu peut expérimenter un blackout, c’est-à-dire une incapacité totale à se souvenir de certains événements, malgré une apparence normale. Ce phénomène s’explique par l’inhibition de l’hippocampe, empêchant l’encodage des souvenirs à court terme.
Ces épisodes sont fréquents chez les jeunes ou lors de soirées festives. En cas de consommation répétée, les pertes de mémoire deviennent plus durables, et s'accompagnent souvent de troubles cognitifs.
Le GHB
Le GHB (gamma-hydroxybutyrate), surnommé « la drogue de l’oubli », est redouté pour ses effets d’amnésie complète. À faibles doses, il provoque une sédation, une désinhibition. À doses plus fortes, il entraîne une perte de conscience et une amnésie rétrograde, laissant un vide total sur une période de plusieurs heures.
Ce produit est tristement célèbre pour son utilisation dans les cas de soumission chimique (viol, vol, manipulation), car la victime ne se souvient de rien. L’effet est rapide, silencieux, et difficile à détecter. Les dangers sont extrêmes : coma, arrêt respiratoire, décès.
C’est pourquoi nous avons conçu des capotes de verre afin de créer une barrière protectrice et empêcher l’introduction de substances.
Si vous pensez avoir été victime de soumission chimique, lisez cette article : Comment savoir si on a été drogué après une soirée ?
Les benzodiazépines
Les benzodiazépines (Xanax, Valium, Lexomil…) sont des médicaments anxiolytiques et sédatifs, prescrits légalement. Leur effet relaxant est parfois recherché à des fins détournées. L’un de leurs effets secondaires documentés est l’amnésie antérograde : l’incapacité à mémoriser de nouvelles informations après la prise du médicament.
Associées à l’alcool ou à d’autres drogues, ces substances peuvent entraîner des absences prolongées. Leur usage chronique provoque également des troubles de concentration et une dépendance forte.
La kétamine
La kétamine, anesthésique vétérinaire à l’origine, est aujourd’hui détournée comme drogue récréative. À doses modérées, elle provoque une dissociation entre le corps et l’esprit, avec des troubles du temps et de la mémoire. À fortes doses, elle entraîne une amnésie partielle, une confusion, et parfois un état de semi-conscience.
Utilisée en milieu médical pour son effet anesthésiant, elle est aussi utilisée illégalement dans des contextes festifs, notamment en « k-hole », un état de perte de repères total. Son usage répété peut provoquer une altération durable de la mémoire.
Le cannabis (à forte dose)
Le cannabis, bien que perçu comme moins agressif, altère la mémoire à court terme, surtout chez les consommateurs réguliers. Il interfère avec le système endocannabinoïde, qui régule notamment la mémoire, l’humeur et l’attention.
Chez les jeunes, le cannabis peut provoquer des troubles de mémorisation persistants, affectant la concentration, l’apprentissage et la motivation. Les effets sont souvent réversibles à l’arrêt, mais peuvent laisser une trace en cas de consommation précoce et prolongée.
Pourquoi l'utilisation de ces drogues fait oublier ?
L’oubli induit par ces substances s’explique par leur action sur les zones du cerveau liées à la mémoire, en particulier l’hippocampe et le cortex préfrontal. Ces régions sont essentielles pour encoder, stocker et rappeler les souvenirs. Lorsque certaines drogues agissent, elles :
- Inhibent l’encodage : aucun souvenir ne peut se former (ex. : blackout alcoolique)
- Perturbent le stockage : le souvenir est flou, partiel, inaccessible (ex. : benzodiazépines)
- Suppriment le rappel : le souvenir est bien là, mais impossible à retrouver (ex. : GHB)
Sur le plan chimique, cela s’explique par une modulation de neurotransmetteurs comme :
- Le GABA, qui calme l’activité cérébrale
- Le glutamate, qui stimule la formation de souvenirs
- La dopamine, qui joue un rôle dans la mémoire émotionnelle
La combinaison de ces effets crée un état d’inhibition cérébrale où la conscience est altérée, et la mémoire désorganisée. Ces mécanismes ne sont ni sûrs, ni contrôlables, et peuvent causer des dommages.
Dans quels contextes ces drogues sont-elles utilisées pour faire oublier ?
Certaines personnes consomment ces substances de manière volontaire ou à leur insu, dans des contextes très différents. Les motivations, les effets et les conséquences varient selon la situation.
Usage festif ou récréatif
Dans les fêtes, raves, ou soirées alcoolisées, certaines personnes cherchent à se déconnecter, à « tout oublier », à fuir le stress ou la douleur psychologique. L’ivresse, la perte de contrôle ou le flou sont vus comme des moyens d’évasion.
L’oubli est alors un effet secondaire recherché, mais non maîtrisé. Ces consommations répétées créent des trous de mémoire, une perte de repères, voire des dépendances.
Soumission chimique (usage criminel)
Le GHB et les benzodiazépines sont parfois utilisés pour neutraliser la mémoire d’une victime, notamment lors de violences sexuelles, de vols ou d’abus. Ces drogues sont inodores, incolores et rapides, ce qui les rend difficiles à détecter.
L’effet est doublement destructeur : la victime ne se souvient de rien, et le traumatisme est parfois amplifié par ce vide. Ces usages sont criminels, et font l’objet de campagnes de prévention actives.
Détournement à visée thérapeutique ou psychologique
Certaines personnes consomment ces drogues pour tenter d’effacer un souvenir douloureux, comme une rupture, un deuil, ou un traumatisme. L’oubli chimique devient alors une solution de fuite, mais il ne permet jamais de traiter la cause profonde.
Ce type d’usage est dangereux, car il retarde la prise en charge thérapeutique, et peut aggraver l’état psychique. Seul un accompagnement psychologique encadré peut aider à traiter la mémoire traumatique sans détruire les repères mentaux.
Quelles sont les drogues qui font oublier ?
Plusieurs drogues peuvent provoquer une forme d’oubli : alcool, GHB, benzodiazépines, kétamine, ou cannabis. Mais cet oubli est artificiel, instable et risqué. Il bloque temporairement la mémoire, sans résoudre ce qui la perturbe. L’usage de ces substances, surtout en dehors d’un cadre médical, peut entraîner des conséquences graves sur la santé mentale.
Oublier chimiquement n’est pas guérir. La mémoire, même douloureuse, peut être reconstruite, comprise, et intégrée grâce à un travail thérapeutique, humain et durable. Chercher l’oubli par la drogue, c’est souvent courir après le vide, en sacrifiant des ressources essentielles de son cerveau. Pour se libérer d’un souvenir, il vaut mieux le transformer que l’effacer.